Programme préliminaire

Les cours vont couvrir notamment trois scènes géopolitiques dans lesquels les religions organisées présentes sont utilisées comme moyens de domination idéologique par les différents Etats –acteurs, avec ou sans le consentement de leurs hiérarchies :

• Les Etats qui ont émergé de l’ex URSS – les Balkans – le Moyen Orient

 Source de légitimité du régime impérial des tsars, persécutée et parfois instrumentalisée par l’Etat soviétique, l’Eglise orthodoxe est redevenue clé de voûte de l’idéologie de l’Etat russe sous Vladimir Poutin. Mais la religion orthodoxe est loin d’être limitée dans les frontières de la Russie. La majorité de la population ukrainienne, bélarusse, roumaine, géorgienne, bulgare, serbe, nord-macédonienne, monténégrine, grecque et cypriote, ainsi que plusieurs millions de personnes vivant dans les autres pays de l’Europe de l’Est, au Moyen Orient, en Afrique et dans les Amériques, appartiennent à des Eglises orthodoxes autocéphales, faisant partie d’une fédération fondée principalement sur l’unité de la foi, la reconnaissance mutuelle des sacrements et la succession apostolique des hiérarchies. La création, avec l’aide américaine, d’une nouvelle Eglise orthodoxe autocéphale en Ukraine, dont les fidèles se trouvaient sous la juridiction du Patriarcat de Moscou, a déclenché des conséquences qui pourraient considérablement tester les loyautés des différentes composantes du statu quo régional.  

• Le Monde Musulman

Privé d’autorité suprême après l’abolition du Califat par Mustapha Kemal en 1924, l’Islam sunnite, ne semblait plus constituer un facteur de poids en politique internationale jusqu’aux années 1990, même si l’avènement d’un régime théocratique dans la « patrie » traditionnelle du chiisme, l’Iran, avait surpris et alarmé les analystes géopolitiques en 1978.

Marquées par le poids du radicalisme religieux et par le terrorisme, les deux premières décennies du 20^ème siècle ont vu renaître la discussion sur l’exercice du leadership au sein du monde islamique, qui comprend désormais des communautés suffisamment nombreuses pour avoir une voix importante au sein des démocraties occidentales. Le « soft power » que ce leadership apporterait à l’Etat qui l’exercerait, nourrit des rivalités entre pays « frères » et fait l’objet d’un jeu d’échecs, à laquelle participe une grande partie des grandes et moyennes puissances internationales.

• Le sous-continent indien

La victoire électorale du parti Bharatiya Janata (BJP) du leader charismatique Narendra Modi en 2014 a changé la donne dans la plus peuplée démocratie du monde, qui se définissait jusque à ce moment comme un état (presque) laïque. Instrument idéologique du pouvoir de Delhi, l’Hindutva est-elle destinée à jouer un rôle géopolitique majeure dans la région et en dehors de ses frontières?

L’école aura une approche multidisciplinaire et comptera sur la présence électronique et physique d’un nombre d’experts venant du Canada et de l’Europe, qui travaillent sur les sujets abordés depuis de nombreuses années. Une visite guidée des lieux de culte dédiés aux principales religions discutées dans le cadre de l’école sera organisée.