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La question raciale dans le cinéma hollywoodien

Présentation

PLU6917A : La question raciale dans le cinéma hollywoodien : du 27 juin au 2 juillet

Le but de cette école d’été est d’analyser la manière dont, lorsque Hollywood s’est emparée de la ‘question raciale’ aux Etats-Unis, elle l’a fait presque systématiquement en circonscrivant géographiquement cette question, pourtant nationale, au seul Vieux Sud, et en particulier à l’Alabama et au Mississippi. De fait, ce projet d’école d’été s’inscrit dans la lignée d’une historiographie récente qui vise à appréhender les contours et manifestations nationales de la question raciale.

En tant que puissante machine de production d’offre culturelle, Hollywood influe inévitablement sur les perceptions des questions publiques, non seulement dans le pays mais également à l’étranger, où des films comme To Kill A Mockingbird (1962), Mississippi Burning (1988) ou Green Book (2018) ont été de vrais succès commerciaux. Comme le rappelle Robin DiAngelo dans White Fragility, ceux qui écrivent des films ou les mettent en scène ‘sont nos narrateurs culturels’, dont les histoires ‘façonnent la façon dont on voit le monde’.

L’école d’été se veut à la fois qualitative - nous procéderons, chaque jour au visionnage d’un film en entier, et à des micro-analyses de scènes spécifiques- mais aussi quantitative. Il s’agit en effet de jauger quantitativement l’ampleur de ce biais sudiste qui, in fine, a pour effet d’enraciner un exceptionnalisme démenti par l’histoire complexe de la question raciale. Cela passe par une analyse statistique du succès commercial, des récompenses glanées, et du succès à l’international de certains films. Il sera également question d’analyser corollairement les contours socio-historiques de la question raciale aux États-Unis.

Programme

Malgré le titre assez général de cette école d’été, le but ici est vraiment d’enquêter, de s’interroger, d’analyser la manière dont le cinéma hollywoodien a représenté l’antagonisme blancs-noirs comme une anomalie propre au sud profond (Deep South), comme un problème circonscrit dans le temps et surtout dans l’espace, et pas comme une question à la fois structurelle mais aussi nationale. Ces représentations sont importantes car, comme le rappelle Robin DiAngelo dans White Fragility, Why It’s So Hard for White People to Talk About Racism, ceux qui écrivent des films ou les mettent en scène sont « nos narrateurs culturels », dont les histoires « façonnent la façon dont on voit le monde ».

L’école d’été s’inspire d’un projet de monographie intitulé (en anglais) : Selma, Not Chicago : Hollywood’s Obscuring of Racism in the North. Enfin, dernière précision : la « question raciale » ne sera appréhendée ici qu’à travers l’antagonisme noirs-blancs. Un film comme West Side Story, qui évoque les Porto-Ricains à New York, n’entre pas dans notre étude, qui se « limite » à l’analyse de ce que Gunnar Myrdal appelait « le dilemme américaine » (An American Dilemma, The Negro Problem and Modern Democracy, 1944).

Ensuite, il va de soi que cette école d’été sera (aussi et surtout) l’occasion d’apprendre beaucoup de choses sur l’histoire de la question raciale aux Etats-Unis, dans le vieux-sud mais surtout en dehors.

 Des articles journalistiques, universitaires, extraits de romans seront mis à disposition des participant.e.s en amont de l’école d’été. Il est indispensable que tout le monde se familiarise avec le corpus de documents avant le 27 juin.

Ceci inclut, là encore en amont de l’école d’été, le visionnage méticuleux des films suivants :

1/ "To Kill a Mockingbird" (Robert Mulligan, 1962) ;

2/ "Guess Who's Coming to Dinner Tonight ?" (Stanley Kramer, 1967) ;

3/ "Mississippi Burning" (Alan Parker, 1988) ;

4/ "The Help" (Tate Taylor, 2011) ;

5/ " Selma" (Ava DuVernay, 2014) ;

6/ "Green book; (Peter Farrelly, 2018) ;

7/ "If Beale Street Could Talk" (Barry Jenkins, 2019).

 Déroulement de la semaine :

Lundi :

Matin :

  • cours magistral : présentation Powerpoint du cours (quizz portant sur la connaissance collective de la question raciale dans le vieux-sud / dans le reste du pays) / panorama général et historique de la question raciale dans le nord et l’ouest / représentation à travers Hollywood)
  • Débat / discussion / questions réponses avec la salle : 75 mn.

Après-midi :

  • Élargir la focale : comment la culture populaire (la musique pop, rock, folk) reproduit (ou pas) ce biais régional, extraits commentés de Bob Dylan, Neil Young, Lynyrd Skynyrd, Bobby Womack, Marvin Gaye, etc.
  • Visionnage d’extraits de To Kill a Mockingbird (Robert Mulligan, 1962), une triple mise à distance du racisme (classes sociales / chronologie / géographique, à travers ‘White Trash’ / années 1930 / Vieux Sud).
  • Discussion autour des extraits de To Kill..., comparaison avec extraits du roman de Harper Lee (To Kill a Mockingbird, en version française).

Mardi :

Matin :

  • cours magistral : Le Ku Klux Klan, anomalie régionale ou institution nationale ? / La tradition littéraire des récits d’esclaves (voyage sud-nord) / Où y-a-t-il plus de ségrégation raciale 60 ans après le mouvement des droits civiques ?
  • Conférence (sous réserve) de Claire Bourhis-Mariotti (spécialiste de l’histoire des Etats-Unis, Université de Paris-8) : « La tradition littéraire du récit d’esclave ».
  • échange, questions / réponses avec les participant.e.s

Après-midi :

  • Green Book ou le récit d’esclave (slave narrative) à l’envers / extrait de Beloved (Toni Morrison, 1987), variation sur un récit d’esclave.
  • Conférence de Matthew Delmont (sous réserve), professeur d’histoire contemporaine à Dartmouth College : ‘Schooling Desegregation, Media Representation and The American controversies around Busing’.

Mercredi :

Matin :

  • « La décennie cruciale : les années 1960 et le mouvement des droits civiques dans le Vieux-Sud :
  • Question-réponses avec les participant.e.s / travail collectif sur archives numériques de la presse (The Guardian, The Times, The New York Times, Le Monde, Le Devoir) : biais « sudiste » dans le traitement des informations à travers la presse.

Après-midi :

  • extraits commentés de Selma (Ava Duvernay, 2014), Mississippi Burning (Alan Parker, 1988),
  • Conférence Zoom (confirmée) de Jeanne Theoharis (professeure de sciences politiques, Brooklyn College), ‘the forgotten history of civil rights in New York’.

Jeudi :

Matin : 

  • L’État fédéral, un accélérateur d’émancipation ? La place de Washington DC dans la promotion des droits civiques, dans la stigmatisation populiste des élites et des intellectuels’.
  • questions-réponses avec les participant.e.s.

Après-midi :

  • extraits à commenter ensemble de films mettant en scène la capitale fédérale : The Butler (Lee Daniels, 2013), Loving (Jeff Nichols, 2016), Green Book (Peter Farrelly, 2018), Hidden Figures (Theodore Melfi, 2016).
  • Conférence Zoom (sous réserve) de Justin Gomer, professeur d’études américaines à California State University, auteur de White Balance, How Hollywood Shaped Colorblind Ideology and Undermined Poverty (University of North Carolina Press, 2020), sur la thématique de son livre.

 Vendredi :

Matin :

  • ‘Malcolm X et Martin Luther King : la construction d’une opposition binaire qui est aussi une opposition entre nord et sud’
  • questions / réponses avec les participant.e.s ; étude de sources archivistiques numériques.

Après-midi :

  • extraits commentés de films traitant de la question raciale en dehors du vieux sud : Guess Who’s Coming to Dinner ? (Stanley Kramer, 1967), Black Klansman (Spike Lee, 2018), If Beale Street Could Talk (Barry Jenkins, 2018), Do The Right Thing (Spike Lee, 1989).
  • Conférence Zoom de Sébastien Lefait (Université Aix-Marseille), professeur d’études filmiques depuis Aix-en-Provence (confirmée) : « Filmer des toilettes ségréguées dans Hidden Figures (2016) et The Help (2011)».

Samedi :

Matin :

  • « cartographier la race : George Floyd (Minneapolis), le mouvement Black Lives Matter et la nationalisation d’un problème systémique ».
  • Conférence (confirmée) d’Audrey Célestine (politiste, Université de Lille) ou Charlotte Recoquillon (géographe et journaliste, Université de Paris-8) sur : « Le répertoire d’action collective de Black Lives Matter »
  • discussion, questions-réponses sur la conférence et la présentation du matin avec les participants.

 

Après-midi :

  • rencontre / table ronde (sous réserve) avec des intervenant.e.s et des enseignant.e.s de l’Université de Montreal et UQAM (dont Isabelle Raynauld) sur la faisabilité et les difficultés à filmer la question raciale dans le nord : scénario, écriture, représentation, dramaturgie, biais cognitifs du public, etc...

 

Inscription

Les étudiants sont responsables de vérifier la compatibilité des horaires des écoles d’été avec les horaires et les exigences (dont les points de présence) des autres cours auxquels ils sont inscrits durant le trimestre d’été.

Étudiants

Les inscriptions sont officiellement ouvertes.

Voir la section "informations et tarifs" pour les renseignements sur les procédures d'inscription. 

Autres participants

Vous pouvez vous inscrire dès maintenant en suivant le lien ci-dessous:

Inscription

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Responsables

Directeur de l’École d’été :

Olivier Esteves, professeur des universités - Culture et politique des pays anglophones. olivier.esteves@univ-lille.fr

Coordonnateur :

(A venir)