En ces temps inédits où la COVID-19 chamboule le monde et nous confine à demeure, les chercheurs du CÉRIUM partagent à tour de rôle leur sélection des meilleurs articles, ouvrages, documentaires, films et autres sur des thèmes qui leur sont chers. En espérant qu’ils vous informent et, surtout, agrémentent vos longues heures passées à la maison.
La septième sélection est signée Jean-Frédéric Légaré-Tremblay, fellow et responsable des communications au CÉRIUM. Il s’aventure dans la littérature et le documentaire du voyage, une promesse d’évasion dans les confins de sa demeure. Les œuvres choisies effacent pourtant la frontière entre l’escapade et le confinement : l’aventure extérieure peut en être une dans ses propres profondeurs.
Sylvain Tesson et la «stratégie de la rétractation»
Dans les forêts de Sibérie (Gallimard, 2011) est le récit des six mois que l’écrivain a passés seul, encabané sur les berges du lac Baïkal, en Russie. Dans un esprit stoïcien, une ode à la conquête de la liberté intérieure.
La cabane du recours, extraits du livre lus sur France culture
Dans Sur les chemins noirs (Gallimard, 2016), Tesson récite la marche de ses pensées sur ces chemins bien réels de la France «hyper-rurale», vestige résistant à la mondialisation. Le récit est ponctué de tirades contre ce rouleau-compresseur de la vie préservée, isolée et «ensauvagée».
Dialogues avec Sylvain Tesson, Librairie Dialogues sur Youtube
Avaler les kilomètres ou cultiver son jardin? Deux propositions certainement contraires, mais impossibles l’une sans l’autre. Sylvain Tesson et le philosophe François-Xavier Bellamy trouvent une étonnante concorde entre les deux.
Demeurer ou partir, Répliques, sur France culture
Werner Herzog et la solitude en marge du monde
Le documentariste allemand Werner Herzog affectionne l’humanité qui fréquente les franges extrêmes de la nature. Dans Happy People, il suit pendant quatre saisons la vie solitaire, confinée et heureuse de quelques trappeurs sibériens.
Happy People: A Year in the Taiga (2010), en libre-accès
Quelques marginaux ont trouvé refuge sur la terre de glace inhospitalière de l’Antarctique. Herzog témoigne de cette vie recluse avec des images, des sons et sa voix toujours enveloppés de beauté mystérieuse.
Encounters at the End of the World (2007), bande-annonce
Le plus tragique des marginaux de Herzog, surnommé «Grizzly Man», a repoussé à l’extrême la frontière séparant l’humain de la nature. Son projet de vivre parmi les grizzlys finit par le dévorer.
Grizzly Man (2005), sur Youtube