L’été approche, le confinement s’allège, les vacances se font sentir. L’occasion de bronzer intelligent grâce aux recommandations de lectures, de films, de séries et de balados par les membres de l’équipe du CÉRIUM.
Le tour à notre chargé de recherche sur l’Afrique, Steve Tiwa Fomekong, qui pige dans les littératures française et africaine, autant classiques que contemporaines, pour explorer les thèmes sociaux de la famille, de l’ascension sociale, de la peine de mort et du racisme.
Guy de Maupassant, Bel-Ami, Paris, Victor Havard, 1885
Ce célèbre roman retrace l’ascension sociale fulgurante de Georges Duroy, ancien sous-officier dans un régiment de hussards, qui tente de faire fortune dans la haute bourgeoisie parisienne. Arriviste, opportuniste et doté d’une ambition sans limites, c’est surtout grâce à sa beauté et à son charme auprès des femmes qu’il tente de parvenir à ses fins.
Victor Hugo, Le dernier jour d’un condamné, Paris, Charles Gosselin, 1829
Grand classique de la littérature française, ce roman est un plaidoyer pour l’abolition de la peine de mort. Écrit sous la forme d’un journal intime, il retrace les 24 dernières heures d’un jeune homme inconnu, condamné à mort après qu’une sentence a été prononcée contre lui. Ayant perdu le droit de grâce qu’il espérait, il est finalement exécuté devant une foule qui acclame sa mort tel un spectacle.
Joseph Ngoué, La Croix du Sud, Les classiques africains, 1984
La pièce de théâtre met en scène la discrimination raciale dans une ville anonyme du Sud. Elle raconte l’histoire de Wilfried Hotterman, un riche et puissant bourgeois habitant cette ville, fervent partisan de la cause blanche, qui découvre du jour au lendemain qu’il a du sang noir qui coule dans ses veines. Rejeté par la communauté blanche qui le considère comme un traître et une erreur de la nature, il s’exile pour échapper au funeste destin que celle-ci lui réserve. C’est le début d’une bouleversante expérience qui lui fera prendre conscience des affres du racisme.
Chimamanda Ngozi Adichie, L’hibiscus pourpre, Paris, Gallimard, 2016
Ce roman raconte l’histoire de Kambili, une jeune fille de 15 ans qui grandit dans une famille riche et croyante d’Enugu, au Nigéria. Son père, Eugène, est un notable et homme très influent qui surveille avec beaucoup de rigueur l’éducation de ses enfants. Quand un coup d’État vient secouer le Nigeria, Eugène, très impliqué dans la crise politique, est obligé d’envoyer Kambili et son frère Jaja chez leur tante. Ils y découvrent un foyer bruyant, plein de rires et de musique, et prennent goût à la nouvelle vie simple qu’ils croyaient païenne. De retour sous le toit familial, ils se révoltent contre la tyrannie de leur père pour arracher leur liberté.
Amal Djaili Amadou, Les impatientes, Paris, Emmanuelle Collas, 2020
Ce roman polyphonique d’inspiration autobiographique nous plonge dans le quotidien de trois femmes, Ramla, Hindou et Safira, qui ont en commun d’avoir été condamnées à des mariages non voulus. « Munyal » — la patience — enseignée à toutes les jeunes filles depuis leur tendre enfance, est le seul conseil qui leur est donné pour remplir leur rôle d’épouse. Lauréat du Prix Goncourt des lycéens 2020, ce roman a hissé au plus haut sommet la littérature contemporaine africaine, notamment grâce aux grandes thématiques qu’il aborde, dont le droit des femmes, le mariage précoce, le mariage forcé et les violences conjugales.