Trois nouveaux projets de recherches menés par des chercheuses du CÉRIUM, et axés sur la pratique, reçoivent un financement de la Maison des affaires publiques et internationales.
« Nous souhaitions financer, entre autres, des projets exploratoires afin d'encourager et de soutenir les chercheurs qui sont en voie d'obtenir un financement gouvernemental plus important. Les projets sélectionnés ont été identifiés comme étant porteurs de retombées intéressantes en matière de politiques publiques éclairées », explique sa coordonnatrice, Gabrielle Longin.
Les voici :
Revitalisation de la démocratie face à la polarisation et aux nouvelles formes d’engagement politique, par Laurie Beaudonnet, Pascale Devette et Catherine Ouellet
Face au déclin du vote traditionnel et à la montée de la polarisation, cette recherche vise à analyser l'évolution des modes de participation politique et leur impact sur la démocratie. Elle cherche à comprendre pourquoi et comment les citoyens se détournent des institutions démocratiques classiques pour adopter d'autres formes d'expression politique, allant des mobilisations citoyennes aux engagements numériques. Dans une perspective comparative, l’étude analysera plusieurs pays en utilisant des méthodes mixtes. L’objectif sera ici d’identifier les conditions favorisant un dialogue démocratique constructif et de proposer des recommandations pour renforcer la résilience des institutions démocratiques. En fournissant des connaissances scientifiques sur la transformation des démocraties contemporaines et leurs facteurs sociaux sous-jacents, ce projet proposera des outils pour guider les décideurs politiques vers une gouvernance plus inclusive et cohésive.
Augmentation des flux migratoires, récits anti-immigrants et préoccupations liées à la criminalité : Preuves tirées de la politique « Rester au Mexique », par Ana P. Canedo
S’encrant dans le contexte politique actuel de haute tension autour des enjeux de migration, ce projet vise à analyser l'impact des politiques migratoires sur les perceptions de la criminalité parmi les populations natives, en prenant pour étude de cas la politique américaine Rester au Mexique. Mise en place en 2019 sous l’administration Trump et suspendue en 2021, cette politique a contraint des milliers de demandeurs d’asile à demeurer dans des villes frontalières mexicaines durant l’entièreté de leurs procédures judicaires prenant place avec les États-Unis. L’étude cherche à comprendre si cette augmentation soudaine de la population immigrée, combinée à la rhétorique politique et médiatique, a influencé l’anxiété sociale et la perception de la criminalité dans ces villes. Ce projet aura comme objectif d’offrir des recommandations aux preneurs de décision sur la gestion des crises migratoires et la perception de la sécurité publique. Notamment, il soulignera les implications pour le Canada, face au durcissement des politiques migratoires américaines.
Désarmement au ralenti : L’épreuve des armes algorithmiques, par Laurence Deschamps-Laporte
Dans le contexte actuel de prise d’importance de l’intelligence artificielle (IA), incluant dans les conflits armés, ce projet explore le rôle de la société civile transnationale dans la mise à l’agenda de politiques restreignant son utilisation. Spécifiquement, cette recherche se penche sur les dynamiques et impacts des campagnes internationales visant à encadrer ou interdire les armes autonomes alimentées par l’IA et cherche à évaluer leur efficacité en comparaison avec les grandes mobilisations de désarmement du passé (armes nucléaires, mines antipersonnel, bombes à sous-munitions). Cette recherche vise à contribuer à la gouvernance des nouvelles technologies militaires et à la réglementation des armes autonomes, en s’appuyant sur une approche interdisciplinaire en science politique, en droit et en IA.
Toutes nos félicitations !