L’été approche, le confinement s’allège, les vacances se font sentir. L’occasion de bronzer intelligent grâce aux recommandations de lectures, de films, de séries et de balados par les membres de l’équipe du CÉRIUM.
Pour briser la glace : les recommandations de Jean-Frédéric Légaré-Tremblay, responsable des communications et des partenariats, qui invite à renouer en lectures avec l’esprit d’aventure après des mois et des mois d’une sédentarité forcée.
L’Amérique fantôme : les aventuriers francophones du Nouveau monde, Gilles Havard (Flammarion, 2019)
Pour reprendre l’expression de Serge Bouchard, les coureurs des bois français et canadiens en terre d’Amérique sont de remarquables oubliés. L’historien Gilles Havard fait renaître les plus notoires sur le mode du récit biographique. Enterrés par le puissant récit américain de la Conquête de l’Ouest, les Étienne Brûlé, Pierre-Esprit Radisson, La Vérendrye et autres «hommes libres» francophones qui ont arpenté le continent étaient animés par l’esprit d’aventure et épousaient l’indétermination qui l’accompagne, nous montre Havard.
Tous n’étaient pas des anges, Joseph Kessel (Les Belles Lettres, 2012)
L’écrivain et reporter (qui a probablement monté la note de voyage la plus élevée de l’histoire du grand reportage) avait cet appétit gargantuesque pour les voyages, la fête et les gens hors norme. Dans cette collection de récits, il raconte avec sa plume énergique et enjouée ses rencontres dans les ports, les bars et les maquis indignes du Guide Michelin avec de véritables personnages méprisant tour à tour les normes, le confort et la sécurité. Romanesque.
Le grand marin, Catherine Poulain (Points, 2016)
«Il faudrait toujours être en route pour l’Alaska. Mais y arriver à quoi bon.» L’incipit transpire l’esprit d’aventure par le refus du surplace. C’est à l’image de ce roman, dans lequel une femme au profil très proche de l’auteure prend le chemin de l’Alaska pour y prendre constamment le large sur les bateaux de pêche, dans un monde d’hommes. Sur terre comme sur mer, la vie est houleuse.
The Great Railway Bazaar, Paul Theroux (Penguin, 1975)
Le célèbre auteur américain de récits de voyage a cette démangeaison propre aux routards : «I have seldom heard a train go by and not wished I was on it», écrit-il en lançant le récit de son tour du continent eurasiatique en train. Loin du lyrisme qui imprègne souvent ce genre littéraire, le ferrovipathe raconte avec l’humour caustique qu’on lui connaît, et qu’on a associé à tort à de la misanthropie, ses mille et une rencontres tantôt risquées, tantôt loufoques, sur des bancs durs aux confins du Myanmar ou encore sur les banquettes imbibées de vodka du Transsibérien.