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Retour sur la conférence de Pierre Moscovici et Enrico Letta : L'avenir de l'Europe

Il est maintenant possible de revoir la vidéo de la conférence de Pierre Moscovici et Enrico Letta sur l'avenir de l'Europe.

En juin, deux événements ont souligné le renforcement de la coopération entre Sciences Po et l'Université de Montréal, deux « partenaires naturels » selon Frédéric Mérand, directeur du CÉRIUM.

Le 14 juin, une centaine de personnes a assisté à un débat sur « l'avenir de l'Europe » réunissant deux personnalités européennes : le Commissaire Pierre Moscovici et le Doyen de l'École des affaires internationales de Paris (PSIA) et ex-Premier ministre italien Enrico Letta. L’ex-ambassadrice du Canada en Allemagne, Marie Bernard-Meunier, a agi comme modératrice des échanges et l’on comptait trois anciens premiers ministres du Canada et du Québec dans l’audience.

Pierre Moscovici et Enrico Letta ont fait un plaidoyer passionné pour « plus de leadership en Europe ». Ils ont rappelé que le problème n’est pas « lié aux dirigeants actuellement au pouvoir, mais à leur capacité à croire en l’Europe ».

 « L’Europe a vécu deux des pires crises de l’Histoire européenne depuis la Seconde Guerre mondiale » – Enrico Letta

Qualifiant la crise financière et celle des réfugiés comme « deux des pires crises de l’Histoire européenne depuis la Seconde Guerre mondiale », Enrico Letta et Pierre Moscovici ont reconnu que les fondations européennes « avaient été ébranlées». Pourtant, c’est précisément parce que «aucun État n’aurait pu faire face seul à ces crises » que l'Europe a démontré sa pertinence. « Les gouvernements européens se sont donné les outils pour faire face à la crise financière et ils sont en train de faire de même pour la crise des réfugiés » a déclaré Enrico Letta. « C’est la vitesse avec laquelle ces deux crises se sont succédées qui a rendu les choses particulièrement compliquées, mais l'Europe en tire des enseignements ».

« Nous devons combattre le populisme avec des arguments populaires » – Pierre Moscovici

Concernant le mécontentement croissant vis-à-vis de l’Union européenne, Pierre Moscovici a déclaré que «les pro-européens n’agissent pas suffisamment pour redorer l’image de l’Europe ». Ils laissent « un champ ouvert » à l'euroscepticisme, contredisant à peine les arguments contre l’intégration européenne : « les partis politiques traditionnels doivent s’engager activement pour l'Europe ».

Faisant référence à la campagne de Donald Trump aux Etats-Unis, Enrico Letta a rappelé que «la question de la montée du populisme n’était pas un problème spécifique à l’Europe ». Les deux conférenciers ont tout de même convenu que l’heure n’était pas au « réconfort par la comparaison ». Les dirigeants politiques européens doivent regagner la confiance de l'électorat en adoptant une attitude résolument favorable à une Europe populaire. Appelant une « Europe populaire » de ses vœux, Pierre Moscovici a déclaré : «Nous devons combattre le populisme avec des arguments populaires ».

« Quoi qu'il arrive avec le Brexit, il n'y a qu'une seule voie, celle d’aller de l’avant » - Enrico Letta

Cette conférence a eu lieu à une semaine du référendum sur le Brexit. Pierre Moscovici et Enrico Letta ont été unanimes dans leur souhait de voir le Royaume-Uni rester dans l'Union. Si le Royaume-Uni choisissait de quitter l’Union, « ce serait un coup dur » mais cela « n’entrainerait pas d’effet domino en Europe ».

« Quoi qu'il arrive avec le Brexit, il n'y a qu'une seule voie, celle d’aller de l’avant » ont convenu Pierre Moscovici et Enrico Letta. «La justification économique est en faveur d'un maintien dans l'Union européenne », a ajouté le Commissaire qui n'a pas exclu de « voir une plus grande intégration en matière de politique monétaire et fiscale entre les membres de l’Eurogroupe » comme une voie à suivre. «Si nous ne progressons pas, nous deviendrons sans importance dans le nouvel ordre mondial», a conclu Enrico Letta.

Cette conférence a été suivie, le jeudi 16 juin, par une table ronde de lancement de la nouvelle Chaire CERI-CERIUM en études internationales, avec Valérie Amiraux (Sociologie, CERIUM), Alain Dieckhoff (CERI Sciences Po) et Lee Seymour (Science politique, CERIUM) sur le thème : « Entre chaos et éclatement : le monde en 2016 ».

Alain Dieckhoff et Frédéric Mérand ont présenté les ambitions de cette Chaire en répondant à trois questions :

-Pourquoi le CERI et le CÉRIUM ont-ils établi une Chaire en études Internationales ? Quels seront ses objectifs ?

-Quels seront les principaux sujets de recherche de la chaire ?

-Une conférence intitulée "Entre chaos et éclatement : le monde en 2016" était organisée pour le lancement de la Chaire. Que faut-il retirer de cette conférence ?

Leurs réponses ici.