L’édition 2023 des écoles d’été du CÉRIUM tire à sa fin. Nous avons eu le plaisir de proposer 15 écoles, dont 2 hors des murs de l’UdeM. Les écoles d’été suivent un format particulier qui donne la possibilité aux étudiants et aux étudiantes d’avoir accès à une diversité de perspectives sur un sujet d’actualité. Pour les titulaires, les écoles sont l’occasion de mobiliser des collègues et des intervenants clés sur un sujet d’études internationales qui touche leur expertise. Tout cela donne une offre de formation riche et stimulante qui creuse l’actualité au-delà des idées reçues.
Le titulaire de l’école sur la guerre entre la Russie et l’Ukraine, Guillaume Sauvé, venait tout juste de revenir d’un terrain de recherche en Géorgie, en Arménie et au Kazakhstan, où il a échangé avec des exilés et des exilées russes. Des échanges qu’il a pu partager avec sa classe. Dans son école sur les États-Unis, Andréanne Bissonnette a souligné la complexité de ce pays avec des sujets allant des relations avec la Chine à l’avortement et le mouvement QAnon.
Nos écoles sur l’Inde et sur la géopolitique et religion ont aussi permis de rappeler que le monde est loin d’être strictement laïc. De l’Inde aux États-Unis en passant par la Russie et le monde musulman, la religion demeure au centre de la politique. Les étudiants et les étudiantes ont même pu visiter certains lieux de culte lors de visites guidées au Temple Thiru Murugan et à l'église orthodoxe Saint-Georges d’Antioche, à Montréal.
D’autres écoles ont été l’occasion de sortir du campus afin de «territorialiser» les apprentissages. Pendant l’école sur les solidarités en mouvement, les étudiants et les étudiantes ont visité le Collectif bienvenu, qui aide les réfugiés dans leur installation à Montréal. Ils ont aussi reçu une réfugiée syrienne qui a partagé son expérience de migration, ce qui fut l’un des moments les plus marquants du cours. Pendant l’école Haïti dans le monde, les étudiants et les étudiantes ont visité le Centre international de documentation et d'information haïtienne, caribéenne et afro-canadienne, et ont pu assister à une démonstration de sculpture de métal donnée par l’artiste Jean-Eddy « Franco » Rémy.
Plusieurs écoles ont aussi appelé les étudiants et les étudiantes à appliquer leur apprentissage à travers des simulations. Au cours de l’école sur la diplomatie scientifique avec Michel Audet, ceux-ci et celles-ci ont dû réfléchir à savoir s’il fallait poursuivre (ou non) la coopération scientifique avec la Russie et la Chine. À propos des relations transatlantiques avec Carl Bouchard, ils et elles ont dû négocier autour d’une menace d’attaque nucléaire dans le contexte d’une guerre en Europe, au moment même où le président Poutine déplaçait effectivement des armes nucléaires au Bélarus.
Ces deux écoles, tout comme celle sur les humanités numériques avec Michael Sinatra, ont été données en partenariat avec des universités européennes. Par exemple, l’école sur les humanités numériques continue cette semaine à Genève, où plusieurs étudiants et étudiantes participent au colloque Humanistica, alors que les écoles sur la diplomatie scientifique et les relations transatlantiques se donnent respectivement en partenariat avec un réseau paneuropéen et francophone, et avec l’Université Nantes.
Et ce n’est pas terminé! Le 6 juillet, le professeur Dominique Caouette partira avec près de 25 étudiants et étudiantes aux Philippines. Là-bas, ils et elles se joindront à des collègues des Philippines au Third World Studies Center pour une semaine d’étude sur les méthodologies qualitatives en recherche dans le contexte asiatique. Dès leur retour, ils pourront échanger avec le groupe de Régine Straetling, qui a étudié le mémoire et l’identité à Weimar, en Allemagne, en collaboration avec des collègues de l’Université Freidrich Schiller.
Près de 400 inscriptions
Cet été, nos titulaires issus de sept départements de la Faculté des arts et des sciences, de la Faculté de droit et de HEC, ont mobilisé pas moins de 120 intervenants du Québec, du Canada et de l’étranger.
Ces personnes ont partagé leur expertise sur une grande variété de thèmes internationaux et régionaux. Pour récapituler, les thèmes couverts étaient la (géo)politique et la religion; la guerre, les conflits et la paix; identité et mémoire; le populisme; la diplomatie scientifique; les droits humains; la migration; le transnationalisme et l’environnement. Trois écoles ont offert des formations spécialisées en méthodologie. La couverture régionale fut elle aussi importante avec des écoles sur l’Asie, sur l’Europe et sur les Amériques. L’Afrique et le Moyen-Orient n’ont pas pu être couverts cette année et nous espérons en avoir la possibilité dans les années à venir.
Ces sujets suscitent un intérêt fort, puisque nos écoles ont attiré cette année plus de 250 participants, dont 73 ont suivi 2 et même 3 écoles, pour un total de 382 inscriptions. Parmi les participants, nous avons accueilli des étudiants de 39 différents programmes de l’Université de Montréal et de 6 universités canadiennes et étrangères. Les écoles ont aussi accueilli sur ses bancs des fonctionnaires, des employés d’OBNL et d’ONG, ainsi que des membres du grand public.
Remerciements
Chapeau et merci à notre directrice académique, Kathryn Furlong, à notre coordonnatrice, Clara Bort, à la coordonnatrice attitrée aux écoles d’été, Liv Cerba, et à notre responsable des finances, Aicha Tahri, pour leur gestion efficace et attentionnée de ce programme phare du CÉRIUM!
Photo : Les étudiants et les étudiantes de l’école d’été Mémoire collective et politique d'identité : Weimar, la "plus allemande" des villes allemandes, devant les archives Goethe et Schiller.