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Votre ouvrage en 4 questions : "The efficacy of ethnic stacking: Military defection during uprisings in Africa", avec Théodore McLauchlin

Théodore McLauchlin est professeur au Département de politique de l’UdeM, directeur du Centre d’études sur la paix et la sécurité internationale et chercheur au CÉRIUM. Ses recherches portent sur les domaines de la sécurité et de la guerre, plus particulièrement en ce qui concerne l’organisation et la vie politique des forces militaires.

Théodore McLauchlin et son co-auteur, Julien Morency-Laflamme, présentent dans The efficacy of ethnic stacking : Military defection during uprisings in Africa (Journal of Global Security Studies, 2020) les résultats de leur recherche sur l’empilement ethnique au sein de forces militaires, et l’impact de cette pratique sur les taux de défection.

Quel phénomène avez-vous observé et vouliez-vous élucider ?

Nous essayions de comprendre pourquoi, lorsqu’il y a une mobilisation populaire contre un gouvernement, certaines armées connaissent de nombreuses défections dans leurs rangs tandis que d’autres gardent leur cohésion. C’est une question importante pour comprendre l’issue de ces soulèvements.

Sur quoi avez-vous posé votre regard pendant votre recherche ?

Nous nous sommes concentrés sur l’impact des politiques de préférences ethniques au sein des armées. Des leaders, en Afrique comme ailleurs, cherchent souvent à garantir des places privilégiées aux membres de certains groupes ethniques afin de s’assurer d’une armée loyale. Or, qui dit préférence pour un groupe dit discrimination contre un autre. Nous voulions donc voir si ces politiques identitaires sont payantes pour les régimes au pouvoir.

Et qu’avez-vous trouvé ?

Nous avons trouvé des preuves assez claires des risques des politiques de préférence pour les régimes au pouvoir : lorsque ces régimes cherchent à discriminer contre un groupe dont les membres sont nombreux et dominants dans la hiérarchie militaire, ils ont tendance à provoquer des défections en masse. En revanche, si ces politiques réussissent à asseoir la domination d’un groupe, ça peut donner lieu à une armée peu propice aux défections en masse, mais seulement lorsqu’une certaine stabilité au sein du régime est gagnée. Nous avons donc confirmé, en quelque sorte, que ces politiques sont une arme à double tranchant.

Sur quels enjeux pensez-vous centrer la suite de vos recherches ?

Nous nous sommes concentrés dans cet article uniquement sur les caractéristiques du régime. Pour la prochaine étape, nous voulons analyser le rôle des liens identitaires entre les manifestants et l’armée. En d’autres termes, pour que des soldats se rallient à l’opposition, est-il plus important que ces soldats aient des connexions avec cette opposition, ou bien qu’ils soient discriminés (peu importe leurs liens) ? Nous avons joint nos efforts à ceux de deux collaborateurs aux États-Unis afin de répondre à cette question.

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