Conférencier : Jean-Roger Abessolo Nguema

Chercheur invité, département de sciences politiques, Université de Montréal

Enseignant-chercheur, département de sciences politiques, Université de Douala (Cameroun)

Résumé

Jean-Roger Abessolo Nguema interroge le lien présumé entre parcours migratoires et processus de radicalisation, au moment où l’émergence de nouvelles grammaires de la menace sécuritaire tend à globaliser et à exagérer la dangerosité des phénomènes concernés (selon l’expression de Didier Bigo).

En partant de l’expérience des pays d’Afrique centrale et de l’Ouest, l’enjeu de la présentation est triple. Quoi que le lien entre les phénomènes indiqués soit controversé dans les études sur les migrations internationales, il n’est pas suffisamment documenté. Au niveau empirique, il s’agira de combler cette insuffisance, en confrontant les résultats des études globales sur la question avec les principales conclusions issues de notre cadre d’investigation. Les profils des migrants et des personnes radicalisées se croisent, se recoupent et s’excluent aussi (réversibilité des parcours migratoires et radicalisation des ressortissants nationaux notamment).

Au niveau méthodologique, il conviendra de subsumer les parcours migratoires et le processus de radicalisation à partir des variables concomitantes qui découlent de l’exploitation des différents corpus mobilisés (cartes géographiques, discours politiques, articles de presse et récits des migrants), à défaut d’y établir un lien mécanique. Ces phénomènes sont porteurs de subjectivités et forment des expériences limites qui sont généralement saisies aux marges des sociétés politiques.

Au niveau explicatif, il importera de mettre en perspective comment les acteurs en situation modifient la manière de penser et de se penser dans les systèmes politiques spécifiques.