Vague populiste : tempête ou accalmie?
Résumer une année bien remplie et mettre la table pour la rentrée en quelques lignes n'est pas une mince affaire. Pourtant, cette année, un thème s'impose.
Suivant le référendum sur le Brexit et l'élection de Donald Trump, 2017 devait être l'année pendant laquelle les forces populistes déferlent sur l'Occident. En fait, la vague s'est calmée. On sait maintenant que les populistes ne gagnent pas à chaque fois. Mais le risque d'un " accident populiste " fait désormais partie de l'univers des probables.
Démocratie, peuples, populismes, c'est le titre d'une des 17 écoles d'été du CÉRIUM. J'envie les 20 étudiant.e.s de Marc-Antoine Dilhac qui ont la chance de passer la semaine à la Maison Suger de Paris avec les plus grands penseurs du moment: Jean-Fabien Spitz, Chantal Mouffe, Jan-Werner Müller, Philippe Urfalino et Eric Fassin.
Le populisme n'est ni une idéologie ni une nouvelle forme de démagogie. C'est une stratégie politique employée par ceux qui disent représenter le " vrai " peuple face aux " élites ". Qu'ils soient de gauche ou de droite, dans l'opposition ou au pouvoir, les populistes remettent en question l'État de droit, le pluralisme et les institutions représentatives.
Le populisme dans le monde, c'est le thème de la programmation 2017-18 préparée par le CÉRIUM, le Département de science politique, le Centre d'études sur la paix et la sécurité internationale, le Centre d'études sur les politiques et le développement social et la Chaire Jean Monnet. Chaque mois, nous organiserons ensemble une grande conférence publique sur ce phénomène qui se décline aux quatre coins de la planète.
Pourquoi Donald Trump a-t-il gagné alors que Marine Le Pen a perdu ? Le populisme de l'humoriste Beppe Grillo peut-il être comparé à celui du premier ministre hongrois Viktor Orban? Les leaders philippin Rodrigo Duterte et turc Recep Tayyip Erdogan feront-ils basculer leur pays dans l'autoritarisme ?
N'hésitez pas à profiter de notre expertise. En assistant à une de nos 100 conférences annuelles, en plongeant dans la CERIUMOSPHERE interactive, ou encore en consultant les Cahiers du CÉRIUM et les Labs produits par notre toute nouvelle Unité de recherche et d'analyse du risque politique.
Parmi nos chercheurs invités cette année, j'ai une pensée particulière pour un professeur turc et une doctorante hongroise. Les deux retournent dans un pays qui s'attaque de plus en plus vicieusement aux universitaires. Avant de quitter pour quelques semaines de repos, je vous invite à réfléchir avec nous à l'importance de soutenir la liberté académique. " Laboratoire de la mondialisation ", le CÉRIUM entend faire sa part.