Passer au contenu

/ Logo du CERIUMFaculté des arts et des sciencesCentre d'études et de recherches internationales

Je donne

Rechercher

Navigation secondaire

Du technocrate à l’autocrate : la politique du Public Investment Fund en Arabie Saoudite

Cahier du CÉRIUM no 36, 2025-04

Cahier du CÉRIUM no 36, 2025-04 

Alexis Montambault-Trudelle, chercheur postdoctoral à l’École supérieure d’études internationales de l’Université Laval et ancien chargé de recherche sur le Moyen-Orient au CÉRIUM (2024)

Résumé

Pourquoi le gouvernement saoudien a-t-il transformé le rôle du Public Investment Fund (PIF) d’un acteur marginal à celui de moteur omniprésent de son développement économique ? Alors que les fonds souverains sont principalement interprétés comme le résultat de variables macroéconomiques ou de diffusion institutionnelle, ce cahier avance qu’ils sont d’abord et avant tout le résultat de la logique de survie politique. Dans un contexte de conjoncture économique précaire et succession royale, je mets en évidence que les transformations dans l’organisation et les activités du PIF sont fondamentalement motivées par deux dynamiques politiques étroitement liées : d’une part, la concentration du pouvoir économique entre les mains du prince héritier Mohammed ben Salmane (MbS) transforme le PIF en bras exécutif de sa vision politique. D’autre part, s’appuyer sur le PIF pour mener des réformes structurelles permet aux dirigeants de contourner les conventions institutionnelles perçues comme des obstacles au niveau d’autorité souhaité dans l’élaboration et la mise en œuvre de politiques.

Abstract 

Why has the Saudi government transformed the role of the Public Investment Fund (PIF) from a marginal actor to the ubiquitous engine of economic development? While sovereign wealth funds are primarily understood as outcomes of macroeconomic variables or institutional diffusion, this paper argues that they are first and foremost the result of the logic of political survival. In a context of precarious economic conditions and leadership transition, I highlight that the PIF’s governance and investment activities are fundamentally driven by two intertwined political dynamics: on the one hand, the concentration of power in the hands of the crown prince Mohammed bin Salman (MbS) transforms the PIF into the executive arm of his political vision. On the other hand, relying on the PIF to spearhead structural reforms allows the Saudi leadership to circumvent institutional conventions perceived as impediments to its desired level of authority in policymaking.

Téléchargez le Cahier en format PDF