Par Amandine Hamon, étudiante au doctorat en communication à l’Université de Montréal et chargée de projets pour le CÉRIUM, et Mathieu Colin, doctorant en sciences de la religion à l’Université de Montréal. Il travaille sur le Temple Satanique, l’athéisme et s’intéresse aux systèmes de pensée.
Résumé
Aux États-Unis, les arguments religieux pèsent lourd dans les débats politiques et les groupes chrétiens jouent un rôle de puissants lobbyistes. Or, depuis les années 1960, des groupes athées émergent comme systèmes de croyance alternatifs. Le Temple Satanique illustre parmi ceux-ci l’avènement et la politisation des nouveaux mouvements athées américains. Si sa réputation sulfureuse fait écho à la « Panique Satanique » des années 1980, dont plusieurs éléments sont recyclés par le groupe complotiste QAnon, le Temple Satanique s’inscrit plutôt dans une pensée de gauche. Et contrairement à ce que son nom suggère, ce groupe non-théiste ne se définit pas autour du culte de Satan. En entrevue avec Amandine Hamon, Mathieu Colin démystifie cet intrigant mouvement auquel il consacre sa thèse, sous la direction de la professeure Solange Lefebvre.