La crise géopolitique et humanitaire en Afghanistan nous rappelle que « l’étranger » n’est jamais aussi éloigné qu’on le croit. Qu’on le veuille ou non, le Canada est responsable du destin des Afghans en raison d’une commune humanité, bien sûr, mais aussi de plusieurs années d’occupation militaire et d’aide internationale, sous quatre gouvernements fédéraux successifs, dont nous sommes tributaires aujourd’hui.

Le gâchis afghan nous interpelle à plus d’un titre. En tant que chercheurs, nous sommes particulièrement conscients de la rareté de l’expertise québécoise et canadienne sur cette région, comme sur bien d’autres, d’ailleurs. À la hauteur de ses moyens, le CÉRIUM vise à combler ces lacunes. Mais nous connaissons encore bien mal le monde qui nous entoure : son histoire, ses sociétés, ses cultures, ses dynamiques politiques.

Heureusement, au-delà de sa communauté propre de 90 chercheurs, le CÉRIUM est aussi un lieu de passage pour les experts d’ailleurs. Au début du mois de septembre, nous accueillerons ainsi les deux meilleurs spécialistes francophones de l’Afghanistan, Olivier Roy (Institut universitaire européen) et Gilles Dorronsoro (Sorbonne), qui partageront leur connaissance intime du pays au cours d’une table-ronde exceptionnelle intitulée « Pourquoi l’Afghanistan? »

C’est aussi de l’étranger que nous parviendrons nos trois premiers chercheurs en résidence cette année. À propos du racisme, de la diplomatie numérique et de la résilience face aux changements climatiques, Marwan Mohammed (Paris, New York), Rebecca Adler-Nissen (Copenhague) et Lisa Vanhala (Londres) viendront repousser les frontières de la connaissance sur les enjeux internationaux d’aujourd’hui, lors de courts séjours pendant lesquels ils noueront langue avec la communauté universitaire.

Comme nos chercheurs, nos invités ne se cantonnent pas aux murs de la tour d’ivoire. Ils et elles interviendront sur toutes les plateformes qui nous permettent d’éclairer le débat public : dans nos balados disponibles sur Apple Music et Spotify, au cours des promenades montagnardes des Guides du CÉRIUM, dans nos formations pour l’Institut de la diplomatie du Québec, ou encore dans nos interventions régulières dans les médias d’ici.

Frédéric Mérand, directeur scientifique
Magdalena Dembinska, directrice académique
David Grondin, directeur de la maîtrise en études internationales