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Du monde d’hier au monde d’après

Depuis le début de la pandémie, l’expression « le monde d’après » fait florès. C’est ainsi que nous avons d’ailleurs baptisé l’effort collectif d’idéation mené par 50 chercheurs de l’Université de Montréal et de l’Université McGill depuis le mois d’avril. À la rentrée, nous partagerons avec vous leurs idées novatrices, fondées sur les sciences sociales, qui permettent d’imaginer un monde d’après qui ne soit pas pire que le monde d’hier. 

Le monde d’hier : c’est le titre du célèbre livre de Stefan Zweig. Bien avant la Covid-19, nous sentions que le monde est en train de changer. Au CÉRIUM, nous avions commencé l’année avec un cycle de conférences intitulé Sauver la démocratie. Après 75 ans de croissance ininterrompue, celle-ci est mise à mal aux quatre coins de la planète : à Moscou, à Hong Kong, à Alger, où elle était déjà très fragile, mais aussi à Washington et à Brasilia — là où on la croyait mieux établie.

Soixante-quinze ans, c’est aussi l’anniversaire des Nations Unies que nous avons célébré virtuellement cette année avec le lancement du troisième volume de la collection Le monde en poche, rédigé par Jocelyn Coulon : À quoi sert le Conseil de sécurité des Nations Unies?

Alors que les tensions montent entre la Chine et les autres grandes puissances que sont les États-Unis et l’Inde, le prochain volume, rédigé par Éric Mottet, sera consacré aux stratégies mises en œuvre par Pékin dans le développement des nouvelles routes de la soie.

Décidément, la Chine est au cœur de toutes les préoccupations. L’équipe du CÉRIUM se souviendra longtemps du grand colloque de février 2020 qui a porté sur le ralentissement économique de la Chine et ses conséquences. Ce fut la dernière occasion d’entendre de vive voix les meilleurs spécialistes francophones de ce pays dont les décisions politiques, en interaction avec les États-Unis, façonneront la prochaine décennie, pour le meilleur ou pour le pire.

Car la Covid-19 a bousculé nos plans comme elle a bousculé les vôtres. Si le cycle de conférences, nos séminaires et nos classes de maître ont été interrompus, nous avons vite calibré notre action afin de produire, de mobiliser et de diffuser une expertise rigoureuse plus utile que jamais dans un contexte d’incertitude et où la désinformation circule en abondance — sujet, d’ailleurs, du colloque étudiant de janvier 2020.

Pendant tout le printemps, nous avons ainsi reformaté notre émission phare, Arrêt sur le monde, animée par l’éditorialiste de La Presse Laura-Julie Perreault sur Savoir Média, et produit des capsules vidéo qui nous ont permis de faire un tour du monde de la pandémie, de Madagascar au Kazakhstan. Les deux émissions sont diffusées en balado sur iTunes via Apple podcasts.

Les chercheurs du CÉRIUM ont en outre redoublé leur présence dans les grands médias généralistes et ce dès les premiers jours de la pandémie. Nous avons aussi lancé une nouvelle tribune mensuelle dans le journal Les Affaires, intitulée Géopolitique : risques et occasions.

Mais ce sont peut-être nos écoles d’été dont nous sommes le plus fiers cette année. Sur 17 écoles planifiées, dont quatre « hors murs » en Europe et en Asie, 10 ont été menées à bien malgré la nécessité d’adapter le format au mode virtuel. Grâce à l’engagement de nos collègues et au travail de notre équipe tactique, plus de 420 étudiants ont pu se perfectionner sur les transformations en Amérique latine, la géopolitique du monde arabe, les États-Unis, et des thèmes aussi variés que les humanités numériques, la gouvernance des ressources naturelles, l’économie circulaire, l’immigration, la justice internationale ou encore les droits de la personne. En collaboration étroite avec le Département de science politique, une école s’est même ajoutée en cours de route pour répondre aux préoccupations de l’heure : Politique et pandémie.   

Les écoles d’été tirent à présent à leur fin et avec elle sonne le début des vacances. Car dans ce passage périlleux entre le monde d’hier et le monde d’après, il faut bien prendre une pause. Pour se détendre, pour recharger les batteries et pour encore mieux penser la suite.

Toute l’équipe du CÉRIUM vous souhaite un bel été et espère vous retrouvez tous et toutes en santé, par-dessus tout, à la rentrée.

Magdalena Dembinska

Cynthia Milton

Frédéric Mérand

et l’équipe du CÉRIUM